LOUIS AGASSIZ

Jean Louis Rodolphe Agassiz (28 mai 1807 - 14 décembre 1873) est un zoologiste, ichtyologiste et géologue américain d'origine suisse. Il sera l'un des premiers scientifiques des États-Unis de renommée mondiale. Source: http://fr.wikipedia.org/wiki/Louis_Agassiz

Louis Agassiz est né à Môtier, canton de Fribourg, en Suisse près du lac de Morat. Il reçoit son éducation d'abord chez ses parents puis passe quatre ans dans une école secondaire de Bienne. Il complète ses études élémentaires à l'académie de Lausanne.

Il commence des études de médecine d'abord à l'université de Zurich de 1824 à 1826 où il étudie notamment sous Heinrich Rudolf Schinz (1777–1861). Puis, de 1826 à 1827, à celle d'Heidelberg où il découvre la paléontologie grâce à Heinrich Georg Bronn (1800-1862) et l'anatomie comparée grâce à un ancien étudiant de Schinz, Friedrich Tiedemann (1781-1861). Enfin, de 1827 à 1830, à l'université de Munich où il suit les cours de Lorenz Oken (1779-1851) et de l'herpétologiste Johann Georg Wagler (1800-1832).

Il obtient son degré de docteur en philosophie en 1829 à Erlangen puis son doctorat de médecine à Munich en 1830. Il s'installe à Paris où sous la tutelle de Alexander von Humboldt (1769-1859) et Georges Cuvier (1769-1832) il se lance respectivement dans la géologie et la zoologie. Jusqu'à cette époque il ne prête pas d'attentions particulières à l'ichtyologie qui va devenir sa principale occupation bien qu'elle ne soit pas la cause de sa reconnaissance à notre époque.

En 1832, il est appointé professeur d'histoire naturelle à l'université de Neuchâtel. Les poissons fossiles attirent bientôt son attention. Les fossiles contenus dans les ardoises de Glaris et les sédiments de Monte Bolca sont connus à l'époque mais encore peu étudiés. Dès 1829, Agassiz prévoit la publication des travaux qui le font reconnaître comme une sommité dans ce domaine. Cinq volumes de ses Recherches sur les poissons fossiles paraissent entre 1833 et 1843. Les illustrations de Joseph Dikel mettent en valeur le travail d'Agassiz. Pour la collecte des données nécessaires à ces publications, Agassiz visite les principaux musées d'Europe. À Paris, il rencontre Georges Cuvier qui l'encourage et l'assiste.

Dans la première partie de sa carrière à Neuchâtel, Agassiz se distingue également comme étant un bon directeur de département. Sous sa direction, l'université de Neuchâtel devient une institution scientifique de premier plan.

En 1837 Agassiz est le premier qui propose scientifiquement l'existence d'âge glaciaire dans le passé de la Terre. Avant lui, de Saussure, Ignaz Venetz, Jean de Charpentier et d'autres ont étudié les glaciers des Alpes. Charpentier en est même arrivé à la conclusion que les blocs de rochers alpins éparpillés sur les pentes et les sommets des montagnes du Jura ont été déplacés par des glaciers. La question ayant attiré l'attention d'Agassiz, il fait non seulement plusieurs voyages dans les Alpes en compagnie de Charpentier mais il se construit aussi une hutte sur le glacier de l'Aar qu'il habite afin d'étudier la structure et les mouvements de la glace. Il en résulte en 1840 Études sur les glaciers dans lequel il décrit les mouvements des glaciers, leurs moraines, leurs influences sur le déplacement et l'érosion des roches sur lesquels ils sont situés, et la formation des stries et des roches moutonnées vues dans les paysages alpins.

Entre 1842 et 1846 il publie ses Nomenclator zoologicus, une classification avec des références de tous les noms employés en zoologie pour les genres et les espèces. Il s'agit d'un travail minutieux et patient. À l'aide d'un don du roi de Prusse, Agassiz traverse l'Atlantique avec pour double objectif d'étudier l'histoire naturelle et la zoologie des États-Unis et de délivrer un cours de zoologie sur l'invitation de John Amory Lowell (1798-1881), au Lowell Institute à Boston (Massachusetts). Les avantages financiers et scientifiques qui lui sont présentés le poussent à s'installer au États-Unis où il restera jusqu'à la fin de sa vie. Il devient professeur de zoologie et de géologie à l'université Harvard en 1847.

Durant cette époque sa renommée grandit, y compris auprès du grand public, devenant l'un des plus fameux scientifiques de son temps. En 1857 il est si connu que Longfellow écrit The fiftieth birthday of Agassiz - Le cinquantième anniversaire d'Agassiz en son honneur. Agassiz continue a écrire avec quatre volumes de Natural History of the United States, Histoire naturelle des États-Unis qui sont publiés de 1857 à 1862. Il publie aussi un catalogue des articles dans son domaine de prédilection Bibliographia Zoologiae et Geologiae en quatre volumes entre 1848 et 1854. En 1861 il reçoit la médaille Copley, la plus haute distinction de la Royal Society.

Sa santé se dégrade dans les années 1860 aussi il décide de retourner sur le terrain pour à la fois se relaxer et poursuivre ses études sur les poissons brésiliens. En avril 1865 il conduit une expédition au Brésil. De retour en 1866 il écrit A Journey in Brazil, un voyage au Brésil publié deux ans plus tard. En 1871 il visite les côtes sud de l'Amérique du Nord du coté Atlantique et Pacifique.

Dans les dernières années de sa vie il travaille à l'établissement d'une école permanente où la zoologie peut être étudiée in vivo. En 1873 un philanthrope, John Anderson donne à Agassiz l'île de Penikese dans la baie de Buzzard (Massachusetts) ainsi que 50'000 dollars pour créer l'école John Anderson. Celle-ci ferme peu après la mort d'Agassiz mais est considérée comme le précurseur de l'institut d'océanographie Woods Hole Oceanographic Institution qui est proche.

On se rappelle d'Agassiz principalement pour son travail sur les glaciations mais aussi pour être un des derniers grands zoologistes à ne pas avoir accepté la théorie de Charles Darwin sur l'évolution, une attitude sur laquelle il n'a pas voulu revenir pendant le reste de sa vie. Il est mort en 1873 et est enterré au Mount Auburn Cemetery. Son monument est une boule rocheuse ramenée d'une moraine située dans les Alpes, non loin de l'endroit ou il avait bâti sa hutte, et les sapins qui abritent sa tombe ont été envoyés depuis son ancienne maison en Suisse.